L'irrigation renforce-t-elle la résilience des territoires au regard des changements globaux?

Auteur de la fiche (Prénom, NOM, structure, email) : Pierre Strosser (ACTeon, p.strosser@acteon-environment.eu)
CoAuteur(s) de la fiche (Prénom, NOM, structure, email) : Florence Malerbe (indépendant/fderamalerbe@gmail.com)
Défis du cadre stratégique : Renforcer la durabilité environnementale des agricultures irriguées , Réduire les risques et augmenter la résilience de l’agriculture irriguée
Aires géographiques concernées : Asie du Sud Est, Afrique Sub Saharienne, Maghreb et Méditerranée
Types de systèmes irrigués : Tous les types de systèmes irrigués, avec une comparaison entre systèmes pour comprendre ceux qui contribuent au mieux à la résilience des territoires
Contexte et problématique : La gestion du risque et la résilience sont des enjeux centraux de l'élaboration et la mise en oeuvre d'infrastructures, de stratégies et de politiques conduisant à promouvoir durablement l'irrigation et l'agriculture irriguée dans les territoires. Dans le secteur de l'irrigation, cette question est souvent abordée autour de l'accès aux ressources en eau et de la variabilité/prédictabilité de ces ressources - en particulier dans un contexte où le changement climatique bénéficie d'une attention significative. Dans certains cas cependant, le changement climatique pourrait conduire à une raréfaction des ressources en eau et à des difficultés de remplissage d'infrastructure de stockage certaines années résultant en des incertitudes nouvelles pour l'offre en eau d'irrigation imposant des risques (nouveau) pour les agriculteurs irrigants, ou la nécessité d'investir à nouveau pour sécuriser l'offre. Le changement de systèmes agricoles résultant de l'accès à une eau d'irrigation (ou eau d'irrigation plu sécurisée) peut également conduire à "un transfert" du risque liés à l'écoulement de nouveaux produits vers des marchés caractérisés potentiellement par des fluctuations élevés des prix des produits agricoles. La mise en place de nouveaux systèmes irriguées peut également conduire à transformer fondamentalement des sociétés et cultures, y compris dans leurs liens avec des cultures nouvelles, pouvant poser des risques sociaux et remettre en question des cultures existantes.

Que nous soyons ingénieur d'irrigation, agronome, économiste agricole, sociologue ou spécialisés dans la gouvernance, nous sommes tous intéressés par les enjeux de risque et de résilience, par la manière d'appréhender le risque et "de le gérer", et par les mécanismes à mettre en place pour renforcer la résilience des systèmes. Très opérationnellement, donner la capacité aux systèmes d'agriculture irriguée de répondre d'une manière adaptée (et anticipée?) à des fluctuations et évolutions de variables exogènes (y compris climatique) et à des "chocs"...

Cependant, selon nos disciplines et les contextes dans lesquels nous vivons, nous avons sans doute des définitions et manières d'appréhender la question de risque et la résilience très différentes les uns des autres, restant souvent à l'échelle du concept et du débat philosophique - les réponses opérationnelles (sur les méthodes et outils d'analyse/d"évaluation et les "bonnes" pratiques de gestion à chaque niveau) que les acteurs de l'irrigation pourraient effectivement mobiliser restant rares.
Implication des acteurs de l'irrigation : Dans les trois régions ciblées par COSTEA, des décideurs, maîtrises d'ouvrage, AFD locale, chercheurs (de toutes les disciplines) et ingénieurs
Objectifs de l'action (cibles, intérêts opérationnels, etc) : L'objectif principal de l'action est de partager (ou d'élaborer) des méthodes et des outils d'appui à la décision (projets/investissements, planification/stratégie...) permettant de caractériser le risque et la résilience des systèmes irrigués/agriculture irriguée dans tous ses états (approche multidisciplinaire) et de proposer des adaptations (dans les projets, des stratégies/planification, des politique...) qui renforceraient la résilience globale des systèmes/territoires.
Contenus, moyens et calendrier à mettre en place : Les activités suivantes sont proposées (les mois précisés):

Etape 1 (T0 à T6). Elaboration d'une note de positionnement "le risque et la résilience dans tous leurs état" par un groupe de 5 "multidisciplinaire"- à partir d'une revue de littérature (recherche et visée opérationnelle), d'un atelier de travail de deux jours (Montpellier, impliquant 2-3 chercheur/gestionnaires de chaque zone géographique)

Etape 2 (T7 à T20). Comment les différentes disciplines abordent la question? Bibliographie, questions clés de recherche qui se pose dans chaque discipline sur la question, manière d'appréhender le système "agriculture irriguée pour appréhender la question description de méthodes et outils/leurs forces et faiblesses, les enjeux que posent leurs applications. Travail collégial des membres du COSTEA avec partage croisé des méthodes et des outils

Etape 3 (T7 à T18). Comment les gestionnaires et acteurs opérationnels le long de la chaine (fournisseur d'eau brute, gestionnaire d'irrigation, agriculteur, fournisseurs de services autre que eau, acteurs des filières, potentiellement consommateur de produits agricoles) abordent la question? Bibliographie, entretiens dans les trois régions... voir si possibilité de trois stages pour couvrir les trois régions en parallèle, ou pour réfléchir à la question pour trois échelle (le périmètre irrigué, l'agriculteur, le territoire)

Etape 4 (T19 à T244. Croiser les regards dans la recherche d'opérationnalité des méthodes et des outils d'évaluation ex-ante (ou plus large?).
Trois ateliers régionaux, des synthèses, et un atelier de travail collectif à Paris (AFD) pour retours d'expériences, enseignements, facteurs clés pour une prise en compte effective des enjeux risques et résilience, écriture d'un document "Résilience: rendre les concepts opérationnels"
Livrables : Une note de positionnement
Une analyse critique des concepts, approches, méthodes et outils de la recherche (des différentes disciplines)
Une analyse de la perception et de la prise en compte du risque et de la résilience par les acteurs opérationnels
La synthèse de trois ateliers régionaux et d'un atelier de consolidation
Un document de synthèse "résilience: rendre les concepts opérationnels"
Budget détaillé : Atelier de travail 1 à Montpellier - frais de déplacement (y compris experts des trois régions), organisation.... 5 000 €

Trois stages => 3 fois 5 000 € = 15 000 € (y compris mission sur chacune des trois régions)

Organisation des trois ateliers régionaux: 4 000 € * 3 = 12 000 € (organisation sur place, déplacements de certains gestionnaires/experts de pays voisins)

Organisation de l'atelier final à Paris = 5 000 € (déplacements d'experts des trois régions)
Autres éléments nécessaires à la compréhension de ce chantier : Importance d'une approche multidisciplinaire/mobilisation de chercheurs de différentes disciplines
Etablir une interface entre chercheurs et gestionnaires sur cette question - dans la recherche d'opérationnalité