La perception de l'entretien du réseau de drainage et sa solution selon les agriculteurs – Cas de Saga et Koutoukalé au Niger

Auteur de la fiche (Prénom, NOM, structure, email) : Amadou KEITA, 2iE, amadou.keita@2ie-edu.org
CoAuteur(s) de la fiche (Prénom, NOM, structure, email) : Bruno LIDON, CIRAD, bruno.lidon@cirad.fr
Noms des contributeurs (Prénom, NOM, structure, email) : Jean-Louis Fusillier (CIRAD), Caroline COULON (IRSTEA), Sami BOUARFA (IRSTEA), Bernard VINCENT (IRSTEA)
Défis du cadre stratégique : Renforcer la durabilité environnementale des agricultures irriguées , Réduire les risques et augmenter la résilience de l’agriculture irriguée
Aires géographiques concernées : Afrique Sub Saharienne
Terrains concernés : Entretien des réseaux de drainage, dégradation des sols, statistique
Types de systèmes irrigués : Irrigation gravitaire - riziculture
Contexte et problématique : L’entretien des systèmes de drainage est une question récurrente dans les périmètres aménagés d’Afrique de l’Ouest. Le déficit d’entretien est généralisé que ce soit le fait d’Offices de mise en valeur ou organismes para publics en charge des ouvrages d’ordres supérieurs (Bagré, AMVS au Burkina Faso; OPIB, ON au Mali; ONAHA au Niger, etc.), ou d’organisations d’usagers ou groupements paysans qu’ils soient liées ou non à un dépositaire d’autorité.
Les infrastructures de drainage ont pour handicape majeur de ne pas directement impacter les revenus de façon facilement quantifiables, sauf en cas d’évènements intenses lorsque la fonction principale de faciliter l’écoulement de l’eau vers l’aval n’est pas remplie, Si le bon déroulement de l'irrigation de la parcelle est primordial pour le principal acteur qu'est l'exploitant, cela semble moins évident quand on touche le réseau de drainage, un peu perçu comme la décharge de la parcelle, ce qui se trouve à l'aval de la production. Le défaut d’entretien est pourtant l’une des causes majeures de la dégradation des conditions d’exploitation à travers les baisses de la fertilité que l’engorgement des sols et/ou l’affleurement des nappes finissent par engendrer (anoxie, toxicité sodium, ferreuse et aluminique suivant les sites…..).
Aujourd’hui, les stratégies d’entretien sont en général binaires. Elles consistent en l’arrachage mécanique ou chimique de toute forme de végétation dans l’objectif unique de favoriser l’écoulement de l’eau. Pourtant les réseaux de drainage dans un système irrigué peuvent aussi contribuer à remplir d’autres fonctions, selon la façon dont ils sont conçus et entretenus. Avec un certain niveau de végétalisation et de stockage dynamique de l’eau, Ils peuvent participer à l’abattement des polluants issus des produits phytosanitaires exportés de la parcelle par l’eau qui atteint les drains, ou contribuer au maintien de zone humide pouvant accueillir une biodiversité en aval du système irrigué etc. Par conséquent, les drains peuvent avoir des fonctions de « génie écologique» conditionnant un certain type d’actions d’entretien plus douces que les actions classiques, au-delà même de celles de « génie rural » visant à retirer rapidement et efficacement l’excédent d’eau des parcelles. Ces fonctions ne sont bien entendu pas exclusives des services rendus par le drainage et classiquement reconnus, services qui sont soit recherchés ou, au contraire induits, ou subis : protection des cultures et des biens, protection des ouvrages eux-mêmes, lutte contre l’engorgement, ressource clandestine d’eau d’irrigation, lieu de lavages divers, réceptacle d’effluents non traités, décharge de détritus divers, etc.
Les riverains et les agriculteurs subissent des conséquences directes, mais rechignent en général à porter seuls l’entretien d’une infrastructure collective, ce qui leur vaut sanctions "verbales" et remontrances à la fois des responsables de l’aménagement public et des autres usagers.
De multiples actions de sensibilisation et de contractualisation des opérations de maintenance des systèmes de drainage ont été menées sans grand succès. Ces échecs ont rarement été analysés afin d’identifier les stratégies individuelles, collectives et institutionnelles qui les sous-tendent et conduisent à la dégradation des systèmes de drainage ou à des détournements de ses fonctions qui fragilisent la durabilité de l’aménagement. C’est en partie le cas pour le point de vue paysan sur la question du drainage qui reste insuffisamment exploré.
La présente étude est une suite de mise en œuvre d’une approche méthodologique générique développée et testée par l’équipe de ce chantier en 2016-2017 d’abord sur le périmètre de Tiéfora au Burkina Faso, puis mis en œuvre avec succès sur le périmètre de 3000 de Baguinéda au Mali. Il s’agit dans le cas présent d’exécutée la méthodologie au cas de deux aménagements hydroagricoles situés au Niger, dans des contextes organisationnels et d’échelles différent : Saga en banlieue et Koutoukalé à plus de 60 Km de Niamey la capitale.
Implication des acteurs de l'irrigation : Coopératives de Saga et de Koutoukalé (Niger)
Direction des des Etudes et Aménagements Ruraux Agricole (DAERA)
Institut International d'Ingénierie de l'Eau et de l'Environnement (2iE)
CIRAD local
COSTEA local
Objectifs de l'action (cibles, intérêts opérationnels, etc) : L’objectif de cette étude est de parvenir à restituer – pour des cas d’aménagements typiques au Niger – la définition (ou la redéfinition en cas d’évolution contextuelle) le rôle des différents acteurs dans l’entretien des réseaux de drainage et, à terme, de parvenir à mieux prendre en compte les stratégies et perceptions des exploitants dans le cadre des négociations de règles consenties et applicables aux tiers.
Ce travail est à replacer dans le cadre de l'amélioration de la productivité et de la durabilité des aménagements hydroagricoles dans la perspective du développement projeté de centaines de milliers d'hectares dans les pays CILSS (e.g. Programme SIIP de la Banque Mondiale et du CILSS).
Contenus, moyens et calendrier à mettre en place : Décrivez précisément les différentes composantes de votre proposition (encadrement de stages, appui à un travail doctoral, mobilisation d'experts, organisation d'ateliers, de journées thématiques, de formation...) leur articulation et leur planning

Deux étudiants Master II Infrastructures et Réseaux Hydrauliques de 2iE de 2iE en stage pendant 5 mois
Encadrement de deux étudiants Master II Infrastructures et Réseaux Hydrauliques de 2iE
Encadrement Interne à 2iE : Enseignant-chercheur (Amadou Keïta)
Encadrement COSTEA/CIRAD: 1 Chercheur (Bruno Lidon et/ou Jean-Louis Fusillier)
Voyages aller retour des 2 étudiants au Niger (depuis Burkina Faso); séjour des étudiants pendant 3 mois au Niger
Utilisation de deux traducteurs
Utilisation du petit matériel de mesure
Mission d'appui de terrain (voir budget détaillé ci-dessous et dans fichier de projet)
Production de documents et rapports
Livrables : Les résultats attendus de cette étude sur la perception paysanne du drainage sont essentiellement de trois ordres :
1. Deux Rapports dont l’un portera sur le périmètre de Saga, et l’autre sur le périmètre de Koutoukalé, qui seront en même temps les mémoires, mais aussi des productions de COSTEA.
2. Une synthèse, combinant les statistiques obtenues dans le cadre des deux enquêtes, l’analyse des informations obtenues et une formalisation de la méthode (publication de l’enseignant chercheur),
3. Des axes de recherche et de réflexion à développer pour améliorer les problèmes d’entretien des réseaux qui seront discuté dans le cadre du groupe de travail.
Le COSTEA s’appropriera le travail grâce à un suivi du chantier par Amadou Keita, en première ligne sur ce projet, Bruno Lidon ou Jean-Louis Fusillier, qui participent à la définition du chantier, effectuera une mission d’appui et contribuera à la relecture des livrables, et grâce à des échanges au cours de l’étude au sein d’un comité de suivi composé de Bernard Vincent, Sami Bouarfa, et d’agents de l’AFD.
Cette étape en 2017 constitue une étape dans la mise en œuvre du chantier visant au moins trois pays d’Afrique de l’Ouest sur la thématique de la question de manque d’entretien des réseaux de drainage et les solutions selon les acteurs.
Budget détaillé : Nature des dépenses U Qté PU Montant
  • CFA Euro
INDEMNITE DE STAGE ET FRAIS D’ENCADREMENT 12 481,84 €
Etudiant 1 2iE Niger Mois 5 120 000 CFA 600 000 CFA 914,70 €
Etudiant 2 2iE Niger Mois 5 120 000 CFA 600 000 CFA 914,70 €
Traducteur local Unités 2 50 000 CFA 100 000 CFA 152,45 €
Frais encadrement des étudiants Jours 10 700 € 7 000 €
Frais suivi CIRAD Jours 5 700 € 3 500 €
TRANSPORT 2 224,49 €
Voyage sur site des étudiants Unité 4 50 000 CFA 200 000 CFA 304,90 €
Voyage sur site de l’encadrant 2iE Unité 2 400 000 CFA 800 000 CFA 1 219,59 €
Voyage sur site correspondant CIRAD Unité 1 700 € 700 €
PETIT MATERIEL et IMPREVUS 1 293,68 €
GPS Unité 1 210 000 CFA 210 000 CFA PM
WASO pour les mesures objectives d’intensité d’opinion des acteurs Unité 2 30 000 CFA 60 000 CFA PM
Infiltromètre double anneau en PVC pour la mesure de la perméabilité Unité 2 30 000 CFA 60 000 CFA PM
Réflectomètre (ex. RQ-Flex Plus 10) à bandellette Fer pour la mesure de la concentration en fer ferreux du sol Unité 1 1 254 € PM
Bandelettes Réflectoquant Merck Fer : échelle de lecture de 20 à 200 mg/l - Pack de 50 Unité 1 100 € 100 €
Set Smart Aquamètre SAM-1 (avec les capteurs smart pH-temperature, smart-pH, smart pH-sol, smart-CE, smart-Redox) Unité 1 218 € 218 €
kit mini topo avec trépied à viseur laser Unité 1 320 € PM
Matériel d’enquête Forfait 1 100 000 CFA 100 000 CFA 152,45 €
Frais divers Forfait 1 540 000 CFA 540 000 CFA 823,23 €
TOTAL 16 000,01 €
Autres éléments nécessaires à la compréhension de ce chantier : Etude précédente au Mali en employant la même méthodologie
Synthèse de l'étude précédente du Mali