Action Structurante REUSE - Actions dans le cadre du Thème 3 : Analyses environnementales et économiques

Auteur de la fiche (Prénom, NOM, structure, email) : Nicolas CONDOM (ECOFILAE) nicolas.condom@ecofilae.fr
CoAuteur(s) de la fiche (Prénom, NOM, structure, email) : Rémi DECLERCQ (ECOFILAE), remi.declercq@ecofilae;fr
Noms des contributeurs (Prénom, NOM, structure, email) : Dijella BAGOUDOU (CACG) d.bagoudou@cacg.fr ; Philippe ROUX (IRSTEA – ELSA PACT) philippe.roux@irstea.fr ; Bruno MOLLE (IRSTEA) bruno.molle@irstea.fr
Défis du cadre stratégique : Renforcer la durabilité environnementale des agricultures irriguées , Contribuer au développement économique et social des territoires, Réduire les risques et augmenter la résilience de l’agriculture irriguée, Accompagner le changement par l’innovation technique et les réformes institutionnelles
Aires géographiques concernées : Maghreb et Méditerranée
Terrains concernés : Algérie, Maroc, Tunisie
Contexte et problématique : La REUT est une alternative particulièrement attractive sur les territoires à fort stress hydrique : elle constitue une ressource complémentaire majeure et permet également d’améliorer la qualité des ressources naturelles de surface et souterraines (Asano, 1998; Lazarova et al., 2001, Condom et al, 2017).
Les projets et, à plus grande échelle, les stratégies territoriales mis en oeuvre doivent cependant être durables et rentables (cf equation de la durabilité de la REUT – Rapport Ecofilae COSTEA 1 2017).
Actuellement les projets de REUT font rarement l’objet d’analyses économiques et environnementales complètes comme c’est le cas pour d’autres types de projets structurants (Molinos-Senante et al., 2011). Lorsque c’est le cas les impacts environnementaux et les coûts et bénéfices indirects ne sont généralement pas correctement pris en compte ou quantifiés.
Un des freins est la difficulté à identifier et à quantifier correctement les impacts environnementaux (ex : sur le milieu naturel et les masses d’eau…) et économiques externes (ex : nombre d’emplois créés…) (Segui, 2004). Les études menées en Méditerranée (Molinos-Senante et al., 2011; Condom et al., 2012) ont mis en évidence que le nombre de projets durables augmentait lorsque la totalité des impacts environnementaux et économiques étaient considérés.
Des analyses environnementales et économiques sont donc d’importance majeure pour : (1) évaluer la durabilité des projets ; (2) identifier la meilleure alternative et (3) fournir aux décideurs les éléments clés de décision.
Des outils et méthodologies adaptées au contexte Méditerranéen, et plus particulièrement au pays du Maghreb, doivent donc être développés et mis en oeuvre.
Une approche via la méthodologie d’Analyse de Cycle de Vie (ACV) territoriale sera mise en oeuvre pour évaluer les impacts environnementaux. La méthodologie d’Analyse Coûts-Bénéfices (ACB) sera utilisée pour évaluer les rentabilités économique (pour le territoire) et financière (pour chacun des acteurs impliqués).
Aires géographiques concernées : Pays du Maghreb (Tunisie, Maroc et Algérie)
Implication des acteurs de l'irrigation : Les terrains d’études envisagés sont localisés dans les 3 pays du Maghreb (Algérie, Maroc et Tunisie).
L’échelle territoire utilisée dans ce document est définie par la région locale directement ou indirectement impactée pas les stratégies locales de REUT mise en oeuvre : à l’échelle d’une agglomération il peut par exemple s’agir d’une ou plusieurs STEP et de l’aire agricole périphérique.
Le contexte global de gestion de l’eau et de la REUT aux échelles pays et territoire considérées est détaillé : (1) dans le rapport COSTEA de Phase 1 (Condom et al., 2017) ; et (2) dans les Fiches Pays déposées par les partenaires de l’Action structurante REUT du COSTEA 2.
Objectifs de l'action (cibles, intérêts opérationnels, etc) : Les 2 critères (environnementaux/préservation des ressources et économiques) sont des éléments clés pour les décideurs locaux. Si l’ACV territoriale vise à évaluer les impacts environnementaux mais également agronomiques et les risques sanitaires, elle n’intègre pas la composante économique qui, elle, est prise en compte par l’ACB.
L’ensemble des méthodologies et outils mis en oeuvre seront orientés « décideurs » et « utilisateurs ». Ils visent ainsi à (1) être adaptés aux besoins des « décideurs » en leur apportant les clés pour convaincre sur leur territoire et pour décider sur la base d’éléments complets et clairs ; et (2) être facilement réutilisables par des « utilisateurs » locaux sur d’autres territoires méditerranéens. Elles devront donc être simples d’utilisation et réplicables.
Les 2 méthodologies seront donc co-construites et mises en oeuvre avec les équipes projets locales (décideurs et acteurs locaux) constituées au début de chaque Phase d’analyse.
Contenus, moyens et calendrier à mettre en place :

Analyse de Cycle de Vie territoriale

L’analyse de cycle de vie facilite la prise de décision et fournit une évaluation rigoureuse de la durabilité environnementale d’un produit, d’un service ou d’un procédé. Elle est actuellement considérée comme l'outil d’évaluation environnemental le plus holistique. Elle tient compte de tous les impacts amont et aval liés à un processus.
L’ACV territoriale permet d’élargir les échelles d’évaluation à celles de la ville ou de la région.

Analyse Coûts-Bénéfices

La méthode traditionnellement utilisée pour évaluer les rentabilités économique et financière d’un projet est l’Analyse Coûts Bénéfices (ACB).
Dans l’ACB on distingue l’Analyse économique de l’Analyse financière : le terme ‘’économique’’ par opposition au terme ‘’financier’’ signifie que l’on se place délibérément du point de vue de la collectivité dans l’analyse économique (identifier les projets à soutenir, à subventionner), et du point de vue des différents agents particuliers dans l’analyse financière (identifier qui perd, qui gagne et les mécanismes à mettre en place : tarification, subvention…).

Déroulement de l’Action

L’Action Analyses environnementales et économiques se déroulera en 2 Phases réparties sur 2 ans (1 année par Phase):
- Phase 1 – Année 1: Les méthodologies seront dans un premier temps « calées » et « calibrées » sur un territoire où la REUT a déjà été mise en oeuvre (« sucess story »);
- Phase 2 – Année 2 : Elles seront ensuite appliquées sur un territoire où des stratégies REUT (sur 1 ou plusieurs STEP) sont en réflexion et en cours de construction.

Les sites d’étude

1 terrain d’études est prévu pour chaque Phase.
Plusieurs sites ont été pré-identifiés pour la Phase 1 :
- Maroc : le projet de REUT agricole de Settat (cf Fiche Maroc - Thème 1 de l’Action REUT : Gouvernance)
- Tunisie : le projet de Korba en Tunisie avec une recharge de lagune et une recharge de nappe puis REUT agricole indirecte (cf rapport du COSTEA 1 (Condom et al., Ecofilae 2017)) ;
- Algérie : Les sites du périmètre irrigué de Mascara et de la plaine de Chenoua à Tipaza (cf Fiche Algérie - Thème 1 de l’Action REUT : Maîtrise Technique)

1 site a pour l’instant été pré-identifié pour la Phase 2 : le Gouvernorat de Nabeul en Tunisie (coordination avec le Thème 4 de l’Action REUT : REUT GIRE).

Equipe

L’équipe projet sera articulée autour d’un CDD Ecofilae.
Au-delà des experts Ecofilae et IRSTEA ELSA-PACT (expertise ACV), des experts locaux par pays devront être mobilisés.
4 missions terrain de 1 semaine doivent être prévues pour le CDD Ecofilae.
Livrables : - Un rapport de synthèse des résultats et une analyse des limites méthodologiques
- Un guide méthodologique ACV territorial et ACB
Budget détaillé : Poste (unité) - Nombre - Montant

CDD (2 ans - 1/2 temps/ Ecofilae - 2x25k€/an - 50 000 €
Experts Ecofilae (700€/jour) - 5 jours - 3 500 €
Experts IRSTEA (ELSA PAC) (700€/jour) - 5 jours - 3 500 €
Expert CACG (700€/jour) - 5 jours - 3 500 €
Experts Pays (700€/jour) - 5 jours - 3 500 €
Logistique mission Experts (1000€/mission) - 2 missions - 2 000 €
Logistique mission CDD (2000€/mission) - 4 missions - 8 000 €

TOTAL: 74 000 €